INTERVIEW DE BRAHIM ASLOUM
NOUVELLE ÉGÉRIE DE BY MONSIEUR
Quel genre de look as-tu dans la vie de tous les jours ?
Sincèrement je porte un peu de tout, mais je suis très jeans-blaser, un peu détente mais sérieux quand même. Si j’ai un rendez-vous au dernier moment, je reste présentable. Je vais passer d’un univers à un autre suivant mes rendez-vous. Pour moi, le jeans-blaser est un passe-partout. Quand je porte un costume c’est généralement pour les pesées, les conférences de presse, les médias…Quoique jeans-blaser pour les médias ça passe aussi.
Je peux porter du sportswear aussi, pour l’instant ça passe, mais j’en porte de moins en moins. C’est peut-être dû à l’âge aussi ... (rires).
Avais-tu déjà fait appel à du sur-mesure auparavant ?
Oui, mais pour des costumes exceptionnels, pour des très beaux évènements. J’ai une taille plutôt svelte donc je peux avoir du prêt-à-porter, même si je me sens nettement mieux quand je fais appel à du sur-mesure. T’as l’impression que le costume tient tout seul et en termes de confort il n’y a rien à voir.
Quand tu mettais du prêt à porter, tu ressentais des gènes particulières ?
Pas forcément des gènes mais tu sens vraiment la différence. Au départ tu ne peux pas forcément t’en rendre compte parce que tu as toujours mis des costumes en prêt à porter. Mais quand tu essaies pour la première fois un sur-mesure, c’est très difficile de revenir en arrière : Dès que tu l’as enfilé tu te dis putain c’est parfait quoi !
J’ai encore un peu de prêt à porter dans mon armoire, mais je les fais reprendre systématiquement. Que ça soit chez Dior ou ailleurs, on m’ouvre le costume et on me le refait.
Si je comprends bien tu as donc fait tes premières créations sur-mesure au sein de grandes maisons ?
Dans mes belles années oui je suis allé chez Dior, chez Smalto… Ils étaient vraiment aux petits soins avec moi.
Qu’as-tu pensé de tes premières créations By Monsieur ?
Écoute, celui par exemple, ce bleu pétrole est superbe. J’ai eu la chance de choisir des coloris très variés. Je serais allé dans une boutique, on m'aurait proposé quelques couleurs basiques en fonction des collections. Avec By Monsieur, l’avantage c’est qu’on a sélectionné des tissus ensemble. Ce bleu pétrole, je ne l’aurais peut-être pas pris au premier abord dans un magasin, mais au final c’est génial. Pareil pour l’autre création Prince de Galles.
J’ai toujours été attiré par le motif Prince de galles, j’ai toujours trouvé ça classe chez les autres mais j’ai eu du mal à le porter pour moi. Le vôtre est vraiment bien pour moi parce qu’il est légèrement fondu, fin… Petit à petit on y prend goût et on se rend compte qu’au final ça passe très bien !
Et c’est génial parce qu’en général j’ai que des costumes unis. Franchement, les gens ne voient pas la différence quand je change de costume. Avec les vôtres, ils ont toute de suite noté une différence, et je n'ai reçu que des compliments !
Autre chose, les boutons blancs nacrés sur la veste. Au départ ça me dérangerait, puis au final je m’y suis habitué et ça me va super bien !
Et les mesures sont tops je me sens vraiment bien dans le costume !
Selon toi, quel est le petit plus de By Monsieur ?
Ce qui est top, c’est le service de déplacement à domicile. Comme je suis pas mal pris, c’est très agréable d’avoir un tailleur qui vient jusque chez toi. Avant je pouvais passer 2 heures sans problème dans une boutique parce que ça faisait partie de mon activité de boxeur. Là j’ai un peu moins le temps.
Le but était surtout d’essayer de me comprendre et de cibler mes envies et ce que vous arrivez à faire. C’est pour moi du sur-mesure en dehors du tissu et du costume, mais vraiment dans la manière de faire, dans le service.
Il y aussi le conseil, le fait que tu m’as plus ou moins convaincu d’essayer des nouveaux motifs, des boutons plus extravagants, sans jamais me forcer, et aujourd’hui je me dis c’est génial : j’en veux d’autres !
J’attendais de vous que vous soyez mes stylistes et c’est réussi. C’est ce que les autres ne font pas, ils m’auraient dit « Bah écoute prends ce costume parce que tu aimes le gris… » sans chercher plus loin.
As-tu une idée pour ta prochaine création ?
J’attends que mon styliste By Monsieur me propose quelque chose (rire). Je veux du Prince de Galle à fonds ! J’ai une tonne de noir et de bleu marine, mais là je veux apporter une petite touche excentrique sans trop en faire. Sobre sans trop l’être. Avec vous je porte des costumes avec des tissus que personne d’autre n'a, et c’est génial pour moi parce-que je fais beaucoup de médias.
Je fais des émissions tous les jeudis et les weekends (SFR 1 pour les combats et SFR 2 pour l’émission et après BFM SPORT), et c’est bien pour moi d’avoir une gamme un peu plus large en termes de costume.
Qui incarne pour toi le style masculin ?
J’ai une référence en matière de costume, c’est Ryan Gossling ! Il y a un film « Crazy Stupid Love », tout ce qu’il a porté : je suis fan, archi fan. Et c’est à partir de là que je me suis dit que le mec est très classe.
Et le style de Connor, très british en Prince de Galles, tu le trouves comment ?
C’est un peu trop pour moi. C’est beaucoup de "m’as-tu vu", ce qui correspond à sa personnalité mais je trouve ça too much. J’aime bien rester sobre mais avec des touches subtiles d’excentricités, sans plus.
Pour sortir de la mode je voudrais faire ton portrait chinois !
Si tu étais un livre ?
Je ne suis pas le plus grand des lecteurs à mon regret vraiment. Mais j’aime bien l’auteur, Paulo Coelho, qui a écrit « l’Alchimiste ». J’apprécie beaucoup sa vision sur la recherche personnelle, l’introspection. Il joue avec plein de références de la vie. J’arrive bien à lire ce genre de bouquin.
Si tu étais un animal ?
Je change toutes les cinq minutes (rire). J’aimerai être à la fois un lion pour sa force, un léopard parce que ça va vite. Je suis incapable de m’arrêter juste sur un animal ! J’adore la force tranquille, l’agilité, la rapidité. Je suis un mélange de tout ça, en tout cas j’espère être un mélange de tout ça ( rire)
Si tu étais un pays ?
La France, je suis fier d’être français.
Si tu étais une ville ?
J’ai envie de te dire spontanément Paris mais j’adore aussi la folie de New York. New York c’est encore plus fou que Paris ! On est dans la simplicité à Paris quand ils sont à la démesure à New York. J’ai eu une grosse période américaine ou je m’entrainais beaucoup là-bas.
Concernant Paris, chacun trouve son rythme de vie, moi j’ai trouvé le mien. Il peut être à 100 à l’heure si je le veux et à l’inverse au ralenti si je le décide.
Sincèrement, je ne me vois pas vivre ailleurs qu’à Paris. New York je l’aime bien comme ça, en carte de postale de temps en temps, mais y vivre non.
Et pour t’évader, où irais-tu ?
Je suis allé en Espagne cette année pour les vacances, à Barcelone. C’est le Venise Beach de Los Angeles, mais à l’européenne ! Tu as le soleil, la mer ! Si tu veux faire la fête tu as de quoi mais si tu veux te détendre aussi !
Une facile, si tu étais un sport ?
La boxe, je suis content d’avoir fait de la boxe. J’ai fait un peu tous les sports mais il n’y a rien de tel que la boxe. Tout est concentré dans ce sport, et tu ne retrouveras jamais ça ailleurs. Quand tu es un champion de boxe, tu dois avoir tous les ingrédients : Le tempérament, la mentalité, l’abnégation, le physique… J’ai rarement vu un sport aussi difficile que la boxe. En boxe, malgré la dureté de l’exercice, tu ne peux pas descendre la garde, sinon tu te fais défoncer.
La boxe te demande une concentration, une vigilance un peu hors norme. Et surtout quand tu as dix milles personnes autour de toi et des millions de téléspectateurs. Tu ne tournes pas le dos, tu dois faire face .Tu as l’égo dans toute sa splendeur. Tu pars à la guerre. Tu as une adrénaline qui est vraiment hors norme. Ce qui peut se rapprocher au maximum de cette adrénaline c’est quand tu es sur un champ de bataille et que tu entends des balles siffler. Tu dois un peu te chier dessus, en boxe ce n’est pas loin.
Celui qui n’a pas peur est inconscient en boxe. Après, cette peur se maitrise. Moi j’avais peur de mal faire mon job, de ne pas trouver de solution. C’était ma plus grosse peur. Mon adversaire non. Je pars du principe qu’il a lui aussi une tête, deux bras, deux jambes… Que le meilleur gagne mais je partais du principe que j’étais le meilleur.
Tu parles beaucoup de pensée créatrice et d'introspection. Faisais-tu un travail particulier pour te réveiller un matin et te dire que tu étais le meilleur ?
Non c’est l’entrainement qui compte. Il te conforte pour te dire si tu es le meilleur ou pas. Tu peux croire ce que tu veux mais le travail que je faisais me confortait dans ma conviction. J’ai toujours dominé mon sujet, je ne me suis jamais fait défoncer. J’ai toujours dépassé mes limites. Je partais du principe que je n’avais pas de limites et que la seule limite était moi-même.
Comme je ne me fixais pas de barrières, j’étais toujours à la recherche de la perfection, de constamment progresser. C’est une forme de mentalité.
Quel genre de boxeur étais-tu ?
Un travailleur, un perfectionniste. Mon objectif était de gagner un combat sans se prendre un seul coup. T’imagines un peu la folie ? (rire). Mais dans l’art de l’esquive, l’art de se déplacer. Pour moi le summum, c’est de maitriser son art à la perfection.
J’étais plus un stratège que quelqu’un qui allait à la guerre. Je savais y aller mais je savais que j’y laisserais des plumes. S’il fallait y aller parce que je n'avais pas le choix, j’y allais.
Pour moi la boxe est un jeu d’opposition. On peut se faire mal, mais j’étais prêt à ça. C’est ce qui m’excitait ! Je vais te donner un film référence, qui me décrit bien sur un ring : c’est point break.
Le mec reste sur la plage, en face de la mer. Il peut attendre des heures et des heures pour attendre « la » vague. C’est la même chose pour moi. J’attends en face de mon adversaire pour percevoir l’ouverture, le coup précis. Et je bandais pour ça, vraiment, vraiment, vraiment.
Si tu me touchais par exemple, je te poussais à refaire la même attaque, pour que ça passe à côté. Et je te disais : « tu vois tu m’as eu une fois, mais tu ne m’auras pas deux fois ».
Quelle était ta motivation au quotidien ?
D’être le meilleur. Le meilleur des meilleurs. Faire ce que personne n’a jamais fait en France. Je l’ai fait mais j’aurais aimé faire encore plus. Je trouve que je me suis arrêté trop tôt.
Tu trouves que tu t’es arrêté trop tôt ?
Ouai, j’ai eu un problème avec Canal + à l’époque. Je devais continuer encore 4, 5 ans. Je voulais changer de catégorie, gagner encore des ceintures….
Si tu avais eu le choix de faire un autre métier ?
J’aurais aimé faire partie des forces spéciales, le GIGN. Il m’aurait fallu de l’action, de la stratégie, un risque… avec toujours la notion de défendre son pays. Parce que quand tu boxes sur un ring et que tu entends la marseillaise, tu sais que tu as mis le drapeau français au plus haut-niveau. T’as un seule hymne qui va résonner, quand tout le monde entier est en concurrence. C’est extrêmement valorisant.
Je suis de l’année 79, l’année de la réforme. Je voulais faire les trois jours mais même ça, je n’ai pas eu le droit de les faire (rire).
Si tu étais un film ? J’imagine Point break (rire) mais un film que tu regardes quand tu as un coup de cafard ?
J’adore le diner de con ! C’est un film que je prenais à chaque fois quand j’étais en préparation. Que je le regarde ou pas j’ai toujours eu le DVD dans mon sac, parce que je m’entends rire quand je le regarde et ça me fait du bien. Donc quand c’est dur, je me mets le diner de con et ça va toute de suite mieux !
Évidemment Point Break en fait aussi partie. C’est pour moi une référence dans la recherche de ce que tu rêves de faire.
Avais-tu un petit rituel lors de tes gros combats ?
Non je ne veux pas me donner des rituels. J’avais un petit objet en début de carrière mais très vite j’ai arrêté d’en avoir pour ne pas me dire un jour : "mince, je ne l’ai pas !" et partir dans une pensée créatrice. Rien ne devait me perturber.
C’était quoi ce petit objet ?
J’avais un caleçon, un caleçon kaki genre "je vais à la guerre". Mais j'ai très vite arrêté car je ne voulais pas dépendre de quoi que ce soit. Je demande juste au bon Dieu de me protéger pour éviter des accidents, c’est tout.
Si tu étais un acteur ?
Di Caprio ! Il n’y a pas un film où je n’ai pas cru à ce qu’il faisait. Je ne sais pas comment il fait mais peu importe le rôle que tu lui donnes, il est le personnage. Et tu crois réellement ce qu’il joue et c’est magique ce qu’il arrive à faire.